Art & Architecture

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Marie-Anne de Bragelongne par Robert Tournières

Partez à la découverte d'un portraitiste élève de Hyacinthe Rigaud.

Présentation de l'oeuvre

Robert Tournières (1668-1752), Portrait de Marie-Anne de Bragelongne, début du XVIIIe siècle. Huile sur toile, 113,5 x 86,5 cm. Château de Jossigny

© Benjamin Gavaudo / CMN

 

Robert Le Vrac Tournières est un peintre contemporain de Hyacinthe Rigaud et de Nicolas de Largillierre, les deux grands maîtres du portrait au XVIIe siècle. L’artiste connaît la gloire et la fortune dans le genre du portrait, même s’il s’illustre aussi dans d’autres domaines.

Formé d’abord en Normandie, il entre à l’Académie de Saint-Luc de Paris, héritière de la corporation des peintres de Paris, où il est reçu maître peintre en 1695. Il choisit ensuite de poursuivre sa formation chez Bon Boullogne (1649-1717), réputé pour la qualité de son enseignement et où Tournières retrouve les artistes qui vont s’illustrer dans la première moitié du XVIIIe siècle tels que Nicolas Bertin, Pierre Dulin, Charles Parrocel, Jean Raoux ou Jean-Baptiste Santerre. Il est le seul à fréquenter également l’atelier de Hyacinthe Rigaud (1659-1743), présence attestée par son « Livre de raison », le mentionnant en 1698 et 1699 pour plusieurs copies réalisées entièrement de sa main. Cette confiance du maître le distingue de la plupart des autres collaborateurs chargés au mieux des accessoires ou des vêtements.

Il est le seul des élèves de Rigaud, avec Jean Ranc, à avoir eu une brillante carrière de portraitiste. Sa manière est pourtant assez différente de son maître, maintenant une certaine distance face à ses modèles, des poses un peu plus statiques et une palette beaucoup plus froide. La gestuelle est gracieuse et affectée. Comme il est d’usage, il pare ses commanditaires de draperies bouillonnantes aux reflets irisés, de batistes fines, insuffle une brise légère dans leurs perruques poudrées délicatement bouclées et agrémente la mise en scène d’un accessoire. Il fait perdurer la formule française du portrait avec une vérité et une vigueur qui confirme l’influence hollandaise sur l’art français.

Agréé en 1701 à l’Académie royale de peinture et de sculpture comme portraitiste, Tournières est reçu l’année suivante avec deux portraits d’académiciens. Dès le Salon de 1704, il expose presque autant que Rigaud ou Largillierre. Il devient professeur à l’Académie, sans jamais abandonner l’art du portrait, qui sont régulièrement exposés au Salon. Il est notamment le portraitiste du Régent, de chanceliers, ainsi que de personnages de diverses classes sociales : ministres, magistrats, dames de la cour, artistes, marchands. Il a ainsi laissé plus de deux cents portraits, conservés pour la plupart dans des collections particulières. 

Oeuvre à la loupe

Autrice de la notice

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Morwena Joly-Parvex

Conservatrice du patrimoine

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