Art & Architecture

article | Temps de Lecture3 min

La chasse au château de Champs, par Jean-Baptiste Martin

Partez à la découverte d'un célèbre peintre de batailles et de chasse à courre.

Présentation de l'oeuvre

Jean-Baptiste Martin (1659-1735), La chasse au château de Champs. Huile sur toile, 325 x 275 cm. Château de Champs-sur-Marne

© Patrick Cadet / CMN

 

Jean-Baptiste Martin, surnommé « Martin des batailles » ou encore « Martin des Gobelins », est Peintre du roi et directeur de la manufacture des Gobelins, spécialisé dans les scènes de bataille.

Nombre de ses tableaux sont conservés à Versailles et représentent les victoires royales. Martin est aussi l'auteur de vues du parc de Versailles et de quelques paysages fantaisistes conservés à Trianon.

L’artiste étudie auprès de mathématicien Philippe de La Hyre, puis s’adonne l'art des fortifications en devant dessinateur auprès de Vauban. Ce dernier le recommande auprès de Louis XIV, qui lui demande de collaborer avec Adam François van der Meulen, premier peintre des conquêtes du roi auquel il succède à sa mort (1690). Il suit ainsi les batailles du roi à partir de 1688 et accompagne notamment le Dauphin sur les champs de bataille en 1688 et 1689 puis Louis XIV. Nommé directeur de la manufacture royale des Gobelins, il exécute des peintures décoratives de Versailles et de nombreuses résidences royales comme Marly.

Le peintre ne travaille pas seulement pour le roi, mais également pour de riches commanditaires qui souhaitent un ou des portraits équestres, souvent dans un contexte plus large témoignant de l’importance du rite social de la chasse. La production de Jean-Baptiste Martin se distingue de son maître en ce qu’il renoue avec la vue topographique de la première moitié du siècle, tant dans les tableaux de batailles que dans les scènes de chasse. Dans ce tableau figurant une chasse à courre, on distingue en arrière-plan une de ces fameuses vues topographiques, représentant ici le château de Champs et son vaste domaine. Les personnages y sont peu détaillés : les traits de lumière, habillements disposés le long des dos des chiens en pleine course ou sur les chapeaux des cavaliers, animent l’ensemble de la scène de manière quasi onirique et un puissant effet décoratif.

Oeuvre à la loupe

Pour aller plus loin

Bertrand Fonck, « Peindre la guerre, 1688-1715. Réflexions sur la représentation des dernières guerres de Louis XIV », Les dernières guerres de Louis XIV : 1688-1715 [en ligne]. Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2017.

Autrice de la notice

morwena.jpg

Morwena Joly-Parvex

Conservatrice du patrimoine

Le dossier thématique

Focus sur les collections de peintures de l'école française

Dossier | 76 contenus