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Augusta Marie Jeanne de Baden-Baden, duchesse d'Orléans par Alexis Simon Belle

Partez à la découverte de la princesse choisie pour devenir l’épouse du duc Louis d’Orléans, cousin du roi de France Louis XV.

Présentation de l'oeuvre

Alexis Simon Belle (1674-1734), Augusta Marie Jeanne de Baden-Baden, duchesse d’Orléans (1704-1726). Huile sur toile, 157 x 124 cm. Musée historique de Saint Cloud, domaine national de Saint-Cloud

© Jean-Luc Paillé / Centre des monuments nationaux

 

La famille d’Orléans estime que l’héritier présomptif de Louis XV, s’il venait à mourir, serait le duc d’Orléans (1703-1752), le fils du feu Régent, qu’il faut marier au plus vite. Augusta Marie Jeanne de Baden-Baden est choisie pour devenir l’épouse du duc Louis d’Orléans, cousin du roi de France Louis XV. La princesse présente l’avantage d’être la fille légitime d’un prince régnant catholique, le margrave Louis-Guillaume de Bade, héros de la guerre contre les Turcs.  

Sa mère, régente pour son fils depuis la mort de son époux, considère que l’union de sa fille avec le duc d’Orléans en 1724 permet de s’allier à son puissant voisin français, dont les troupes ont pourtant ravagé le margraviat pendant la guerre de Succession d’Espagne. Au cours de la brève période de leur mariage, puisque la duchesse meurt prématurément à son second enfant en 1726, les époux se montrent très attachés l’un à l’autre et résident principalement au Château de Saint-Cloud.

Alexis-Simon Belle est chargé de la représentation officielle de la duchesse d’Orléans. Il se voit confier des commandes de la cour à Versailles car il est déjà peintre de la cour du roi d’Angleterre déchu, Jacques III Stuart, exilé à Saint-Germain en Laye. En effet, son ancien maître, François de Troy (1645-730), l’a appellé à ses côtés afin de pouvoir exécuter les peintures qui lui était commandées.

D’un point de vue stylistique, Belle conserve les grands principes posés par ses célèbres ainés, François de Troy, Hyacinthe Rigaud et Nicolas de Largillière, mais il en tempère les effets : les draperies sont moins aériennes que celles de Rigaud, le coloris moins sophistiqué que celui de Largillierre.

Il élabore une manière sobre et distante, quelque peu rigide, sans doute influencée de sa formation auprès de François de Troy. Dans le portrait d’Augusta Marie Jeanne de Baden-Baden, la pose est extrêmement figée, et répond strictement aux codes des portraits royaux, à l’image du portrait de Marie Leszczynska et du Dauphin, conservé au château de Versailles.

Cependant, dans le traitement du visage, quelques traits réalistes demeurent : si le teint est celui éclatant d’une jeune fille, le nez bossé ainsi que le dessous du menton tombant montrent que le souci de vraisemblance demeure présent. Ce compromis séduit probablement le commanditaire. Plusieurs copies de ce portrait d’Augusta Marie Jeanne de Baden-Baden ont été exécutées par Alexis Simon Belle, comme en atteste les portraits passés en vente publique (vente Christie's, Royaume-Uni, 12.07.2021 et vente Drouot, Paris, 23.06.2003).

 

Alexis Simon Belle (1674-1734), Marie Leszczynska (1703-1768), reine de France et le Dauphin Louis (1729-1765), 1730. Huile sur toile, 159 x 122 cm. Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon

© RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Philipp Bernard

Oeuvre à la loupe

Autrice de la notice

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Morwena Joly-Parvex

Conservatrice du patrimoine

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