Art & Architecture

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Le lac de Nemi par Jean-Victor Bertin

Partez à la découverte d'un paysage classique, dans le goût académique du début du XIXe siècle

Présentation de l'oeuvre

Jean-Victor Bertin (1767-1842), Lac de Nemi, avec le Monte Cavo en arrière-plan, 1819. Huile sur toile, 409 x 278 cm. Château de Maisons-Laffitte

© Philippe Berthé / CMN

 

Les paysages de Jean-Victor Bertin correspondent au goût académique, dans le sillage de son maître Pierre-Henri de Valenciennes, et lui vaut les faveurs du Salon, où il est récompensé par un prix d’encouragement en 1799, puis une médaille d’or en 1808. Il est sollicité pour embellir de ses toiles des lieux prestigieux, comme le pavillon de Trianon ou le château de Fontainebleau entre 1811 et 1817, et plusieurs amateurs éclairés, tel que le duc de Berry Charles-Ferdinand d’Artois, lui commandent régulièrement des œuvres.

Bertin exécute de nombreux paysages dans la tradition classique, avec une facture lisse et des compositions claires, en référence aux œuvres de Nicolas Poussin. La nature est maîtrisée et structurée, les différents plans s’échelonnent de manière régulière. La verticalité des arbres qui encadrent souvent les vues participe à l’ordre du paysage. Quelques éléments architecturaux rappellent ponctuellement l’influence antique et l’inspiration de thèmes mythologiques. De son maître le peintre Pierre-Henri Valenciennes, il retient la leçon de la perspective atmosphérique, caractérisée par un adoucissement des contours et un dégradé progressif des couleurs pour donner l’illusion de la profondeur. À ses prédécesseurs du XVIIe siècle, Nicolas Poussin et Claude Lorrain, il emprunte la lumière dorée et les cieux rosés d’Italie. 

Les compositions de Bertin se retrouvent souvent en plusieurs exemplaires, signe de leur succès. Dans son atelier, où de nombreux élèves se forment, les productions se multiplient. Cela explique la part importante d’œuvres de grande qualité, non signées par Bertin, mais attribuées à lui ou à son atelier. Aujourd’hui méconnu, Bertin est le maître de Camille Corot (1796-1875), peintre majeur de paysages au XIXe siècle.  

Oeuvre à la loupe

Pour aller plus loin

Suzanne Gutwirth, « Jean-Victor Bertin (1767-1842). Un paysagiste néoclassique, » thèse de l’École de Louvre, Paris, École du Louvre, 1969.

Suzanne Gutwirth, « Jean-Victor Bertin, un paysagiste néoclassique (1767-1842) », Gazette des beaux-arts, no LXXXIII, mai-juin 1974, p. 337-35.

Autrice de la notice

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Morwena Joly-Parvex

Conservatrice du patrimoine

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