Art & Architecture

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Louise Rouen des Mallets, vicomtesse Terray de Morel-Vindé par Hermann Winterhalter

Découvrez l'art du portrait mondain par le prestigieux atelier de Winterhalter.

Présentation de l'oeuvre

Hermann Winterhalter (1808-1891), Louise Rouen des Mallets, vicomtesse Terray de Morel-Vindé (1814-1893), 1847. Huile sur toile, 114 x 87 cm. Château de La Motte-Tilly

© Centre des monuments nationaux/David Bordes.

 

Hermann Winterhalter est le frère cadet du célèbre portraitiste de la cour de Bade Franz Xaver Winterhalter. En 1837, il rejoint son frère aîné à Paris où il s’installe, afin de répondre aux nombreuses commandes que son frère reçoit. Hermann Winterhalter exécute également seul des portraits, et puise son inspiration auprès de son frère, portraitiste des têtes couronnées de toute l’Europe. Les deux frères sont si proches dans leur travail, leur perception artistique et leur personnalité, qu’il est difficile de dissocier certaines de leurs œuvres.  

Louise Rouen des Mallets, vicomtesse Terray de Morel-Vindé est la fille du préfet du Vaucluse, Alexandre Jean Denis Rouen des Mallets (1779 - 1871), préfet du Vaucluse, elle épouse en 1839 Charles Terray de Morel-Vindé (1802-1866), vicomte Terray de Morel-Vindé, conseiller à la Cour de Paris. En cette toute fin de monarchie de Juillet, la jeune femme adopte une posture sobre, mais la sophistication de la coiffure attire l’attention. Elle porte en effet d’amples boucles de part et d’autre du visage qui s’appellent depuis 1829 des anglaises, et se portent encore pendant les années 1850. Des roses sont disposées à l’arrière de la coiffure justifiant ainsi la pose de trois quarts du visage. En robe d’été à large échancrure, elle tient négligemment un éventail tout en laissant glisser un châle de fine dentelle noir sur son bras blanc.

Le style idéalisé du peintre convient parfaitement à l’art du portrait mondain, notamment dans le traitement lisse des chairs, adoucies par la lumière. Une maîtrise subtile des effets de lumière et d’ombre permet de mieux souligner l’ovale du visage, tandis qu’un précis rayon de lumière vient rebondir sur l’épaule droite de la jeune femme, pour se prolonger jusqu’au décolleté, apportant une légère coloration érotique au portrait. Le fond neutre présente pourtant deux ombres portées, celle du modèle et pourquoi pas, celle du peintre.

Oeuvre à la loupe

Pour aller plus loin

Hubert Mayer, Die Künstlerfamilie Winterhalter. Ein Briefwechsel, Braun, Karlsruhe, 1998.

Richard Ormond, Carol Blackett-Ord, Franz Xaver Winterhalter and the Courts of Europe, 1830-70, cat. exp. National Portrait Gallery, Londres, 1987.

Autrice de la notice

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Morwena Joly-Parvex

Conservatrice du patrimoine

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