Les chantiers phares de l’été 2025

Chef-d’œuvre du gothique rayonnant, la Sainte-Chapelle retrouve peu à peu tout son éclat grâce à la restauration minutieuse de ses vitraux.

En 2022-2023, les deux niveaux du porche ont fait l’objet d’une première phase de travaux. Depuis janvier 2025, le chantier se poursuit avec la baie d’Ézéchiel, sous la direction de l’architecte Christophe Bottineau.

Située entre l’abside et la façade sud, cette baie est l’une des dernières du chœur à ne pas avoir été restaurée récemment. Ses vitraux présentent différents niveaux d’altération, de nombreux dépôts sur les verres et les plombs, et des casses. 

L’objectif des travaux est de sauvegarder les éléments médiévaux originels, tout en préservant ou en redonnant du sens aux interventions de la « Grande restauration » du XIX^e siècle. 

La restauration des vitraux est effectuée en atelier. Les parements et sculptures en pierre de taille à proximité doivent également être restaurés (décontamination, nettoyage et remplacement des pierres en mauvais état). 

L’opération s’achèvera en janvier 2026, et contribuera à perpétuer l’âme de ce monument unique, joyau de la monarchie capétienne.

L’un des éléments les plus spectaculaires du domaine national de Saint-Cloud se renforce : la Grande Cascade, ensemble monumental qui déploie sur plus de 200 mètres de long, pour 20 mètres de dénivelé, ses jeux d’eau, rocailles sculptées et effets de perspective.

Commandée par Monsieur, frère de Louis XIV, la Grande Cascade a été réalisée par Antoine Le Pautre entre 1664 et 1665, puis modifiée par Jules Hardouin-Mansart entre 1697 et 1700. 

Au cœur des 460 hectares du domaine, ce chef-d’œuvre d’hydraulique, dédié aux plaisirs de la fête, offre un spectacle unique. Mais il est aussi exposé en continu à des problèmes de structure et des dégradations. 

En 2020, le Centre des monuments nationaux a alors lancé un programme de restauration d’envergure pour traiter ces problèmes.

Les travaux, commencés en 2023, visent à stabiliser les structures, restaurer les matériaux dégradés, et mettre en place un système de gestion durable de l’eau. Ils prévoient notamment la reprise de la maçonnerie, de l’étanchéité, des sculptures, ainsi que la remise en marche du réseau hydraulique. 

Ce chantier mené en plusieurs phases est une prouesse technique et esthétique. Il se poursuivra jusqu'en 2027 sous la direction de l’architecte Michel Trubert, pour restituer toute la magie d’un chef-d’œuvre conçu pour émerveiller.

À Bourges, la silhouette singulière de la tour de la Chaussée, sur la façade occidentale du palais Jacques Cœur, fait, elle aussi, l’objet d’une restauration ambitieuse. 

Exemple remarquable de demeure civile médiévale, le palais Jacques Cœur intègre des vestiges plus anciens, dont un donjon qui s’appuie sur l’enceinte gallo-romaine.

Pilotés par l’architecte Rémi Fromont jusqu’à l’été 2026, les travaux doivent permettre de répondre à plusieurs objectifs : protéger la tour des infiltrations, restaurer les parements extérieurs et harmoniser les différentes interventions qui se sont succédé. 

Le chantier se concentre notamment sur les couvertures, la charpente, les évacuations d’eaux pluviales, les menuiseries et les décors sculptés. 

L’intérieur de la tour n’est pas non plus oublié : les charpentes et planchers endommagés seront réparés, et les marches cassées de l’escalier hélicoïdal remplacées.

Le monument reste ouvert à la visite tout au long de la restauration. L'occasion pour les curieux de pouvoir suivre les métamorphoses de la tour…

Sentinelle de l’Atlantique, la tour Saint-Nicolas veille depuis le XIV^e siècle sur l’entrée du port de La Rochelle. Mais cette imposante tour de guet, construite sur un terrain gagné sur la mer, marécageux et instable, a toujours nécessité une attention particulière. 

En 2019, le Centre des monuments nationaux a mis l’édifice sous surveillance en raison de désordres structurels liés à l’environnement marin (marées, dépressions…), mais aussi au trafic maritime. 

L’aggravation de ces désordres a conduit à la fermeture du monument en juillet 2024. Cette fermeture a permis de réaliser des études approfondies, et de déterminer les actions à mener. 

Les travaux visent aujourd'hui à stabiliser la structure en combinant plusieurs techniques. La consolidation des fondations en profondeur est prévue dans un second temps. 

Ce chantier complexe est essentiel pour préserver l’authenticité et la pérennité de ce monument emblématique, témoin de l’histoire maritime de La Rochelle.